Je tisse des liens forts !

Dans la Bible, la notion de famille était liée à la maison et au maître de maison (Exode 12.3-4). Tous ceux qui habitaient sous son toit faisaient partie de la famille et ce terme n’englobait pas seulement le chef de famille, sa femme, ses enfants, mais aussi les employés, les serviteurs ou les amis. Cette notion pouvait également désigner le peuple d’Israël dans son ensemble. Aujourd’hui, « la famille » a été réduite à son plus petit élément, à savoir parents et enfants.

Notre société s’est énormément individualisée jusqu’à souvent souffrir consciemment ou non de son manque de lien. Beaucoup cherchent naturellement à le combler et l’on voit se créer une multitude de réseaux sociaux, de clubs par affinités, goûts, styles, hobbies, … « on choisit ses amis ». Il y a là une dynamique positive qui permet de rencontrer et relier des forces vives pour développer tel ou tel domaine. Il y a là également une faiblesse, un risque qui fait que nous ne nous entraînons plus à construire des liens au-delà des difficultés comme par exemple accepter l’autre tel qu’il est, demander pardon pour nos manquements, se confier les uns aux autres, avouer nos fautes, …. Dans l’ancien système, résidait peut-être une notion fataliste (« on ne choisit pas sa famille », mariages arrangés, accueillir les enfants de frères ou sœurs décédés, s’occuper des personnes âgées à domicile,…) mais qui nous invitait à construire véritablement les relations, à développer son amour comme une élaboration décisionnelle en plus de l’aspect émotionnel, à assumer financièrement des dépenses dépassant les choix personnels.

A mon sens, les églises d’aujourd’hui sont à mi-chemin entre les deux, c’est-à-dire qu’on choisit son église par affinités relationnelles, spirituelles, … mais on ne choisit pas tous les membres qui la composent. La famille est aujourd’hui « le bloc de base de toute construction solide ». Par exemple, une famille stable est une famille où chaque individu a du temps pour lui, où les parents prennent du temps en couple et/ou entre amis, où les parents et enfants partagent des temps forts les uns avec les autres. Un autre aspect d’une famille résistante réside dans la force d’arriver à se dire nos sentiments ou émotions et à savoir les accueillir sans les juger, les atténuer, les dénigrer (les peurs, tristesses, colères, incompréhensions, appréhensions ou joie de l’autre).

Je vous invite à profiter de l’été pour réfléchir aux ingrédients qu’il vous manque pour être une famille plus solide et d’en discuter ensemble. Réfléchissez en famille à ce que vous pourriez mettre en place concrètement afin de renforcer les liens à l’intérieur de votre famille ainsi que des relations avec d’autres familles.

 

Pasteur Mathias Dubouchet

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